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Maman

ITV de la morue : épisode 7


Je laisse la parole à Caroline. Elle nous raconte son parcours et son cheminement jusqu'à la ligature tubaire.


Bonne lecture.










Bonjour tout le monde,


Je m'appelle Caroline. Je suis mariée depuis 9 ans. J'ai bientôt 36 balais et mon mari en a presque autant (oui ok je suis 6 mois plus vieille!).

Nous avons 2 garçons : Ethan 8 ans et Eli 5 ans. Et entre les 2, un bébé mal logé.


Mon corps et moi, on a été en phase assez longtemps. Même ado ça allait. J'étais juste obnubilée par mon nombril que je n'aimais pas. Et à ce jour, je ne comprends toujours pas d'où venait cette fixette. Ces dix dernières années, mon corps a beaucoup changé. J'ai pris 20 kilos. J'ai la peau du ventre qui tombe. J'ai des vergetures. Je dois avouer que j'aimerai avoir le corps de Beyoncé sans faire de sport et en mangeant des gâteaux. Je ne tiens pas mes résolutions plus de trois mois. Mais je commence à ne plus faire attention à ce que les gens pourraient en penser en me voyant. Je crois que c'est plus le regard de l'autre qui me fait me sentir pas très à l'aise.


Niveau contraception, après chacune de mes grossesses, j'ai mis des implants. J'ai été séduite par le côté pratique. Pas besoin de penser à prendre la pilule tous les soirs. Et ne pas avoir de règles était carrément le pied. Pour moi qui tombe facilement enceinte, la pilule c'était prendre trop de risque pour moi. Et je ne me voyais, et ne me vois encore pas du tout avec un stérilet. J'ai un blocage psychologique de ce côté-là. Ne cherchez pas une explication, moi-même, je ne l'ai pas.


Mon parcours contraceptif est assez chaotique. Donc si vous avez suivi, j'ai mis un implant après ma dernière grossesse. Très vite, je me suis rendue compte, et mon mari aussi, qu'on ne désirait ni l'un ni l'autre, avoir un autre bébé. Et pourtant, après deux garçons, on m'a souvent suggéré de tenter d'avoir une fille. Mais non aucune envie. Sûrement dû au fait qu'Eli ne dormait pas la nuit. On pouvait se relever jusqu'à quinze fois. Depuis qu'il va a l'école, c'est l'inverse. On n'arrive plus à le lever. Enfin bref. Et de toute façon, entre deux césariennes et une coelioscopie dûe à une grossesse extra-utérine, ayant du mal à cicatriser, mon gynéco m'a fortement déconseillé une nouvelle grossesse si je ne voulais pas mettre mon corps en danger.

De là, une idée a trotté dans ma petite tête : donner mes ovocytes. Je sais que les Cecos manquent cruellement de donneuse. Etant à fond pour le don d'organes, je me suis dit que j'avais l'occasion de faire quelque chose de bien durant mon vivant. J'en ai parlé à mon mari. Il a accepté.

Je prends rendez-vous au Cecos. On accepte que je sois donneuse. Pour cela, je dois enlever mon implant. Ce fut une horreur. Il était enfoncé dans ma chair. Le médecin tirait de toutes ses forces. L'interne présente était impuissante. Malgré l'anesthésie, je suis partie dans les vapes. De là, j'ai dit que je ne pourrais plus jamais en mettre. Trop galère quand l'implant se loge mal. Je fais donc mon don d'ovocytes. Le médecin me donne la pilule pour la poursuite d'une contraception. Mais c'est moyen. Je prends encore du poids. Je ne me sens pas sereine.

Dans les mêmes temps, mon mari me dit qu'il en a marre de me voir me bourrer de trucs chimiques tous les jours.

Nous réfléchissons donc à une autre option. La grande question est : ligature des trompes ou vasectomie?? La contraception définitive vient très vite s'insérer dans nos discussions.

Pour mon mari, la vasectomie n'était pas psychologiquement possible. Si je ne choisissais pas la ligature, il disait ne plus vouloir faire l'amour ... Mouais très flatteur hein?! Ah pour la vasectomie, il avait peur de plus prendre de plaisir ... En écrivant ce témoignage, c'est même source de discorde avec mon mari. Il a l'impression que je dois forcément trouver un coupable pour en être arrivé là. Je crois qu'il n'assume pas pour le refus de vasectomie. Il dit que je ne lui en ai pas parlé assez.


Pourtant je me rappelle bien de son refus ... Enfin bref !! La contraception toujours une Histoire de Femmes je crois. Donc les choix commençaient à se restreindre.


J'en ai parlé pour la première fois à mon gynéco en novembre 2017.

Il a tout de suite accepté tout en émettant quelques réserves. De là a démarré mon délai de réflexion de 4 mois. Quand j'ai rappelé pour prendre le rendez-vous pour l'intervention, mon gynéco était en arrêt maladie. On ne me dirigea alors vers personne d'autre (je suis suivie dans une clinique). 2018 a donc passé au gré de mes coups de fils pour essayer de faire la ligature quand même. En septembre, mon médécin traitant me parle d'un autre médecin qui accepte de le faire ailleurs. Ses délais sont longs puisqu'elle est à l'hôpital et j'allais devoir recommencer le délai de réflexion. Je prends mon mal en patience là où je suis suivie. Malheureusement fin 2018 début 2019, mon gynéco décède. Je suis perdue. J'attends un mois et demande à être vue par un autre gynéco (plus le choix pour les secrétaires maintenant). On me dirige vers son remplaçant ou devrais-je dire sa remplaçante. Je tente le tout pour le tout et je lui reparle de ce projet. Et là, elle dit oui tout de suite et me fait cadeau du délai de réflexion ... 3 semaines plus tard a lieu la coeliscopie. Pour en avoir déjà subi une, j'y suis allée avec beaucoup d'appréhension. J'avais peur de souffrir. Et puis rien .. Aucune douleur le jour même ni ceux qui ont suivi. J'en garde un souvenir plutôt bon.


Je n'ai jamais caché mon choix autour de moi. Surtout auprès de ma famille. Je n'ai pas eu de remarques particulières ni de remontrances. Les gens semblaient plus surpris. Comme si, personne n'en arrivait là. Ah si, une personne m'a dit que j'étais égoïste, que je ne pensais pas aux femmes qui ne peuvent pas avoir d'enfants. Oui enfin si je dois avoir 15 gosses pour leur faire plaisir ... Personne ne viendra les éduquer à ma place, ni les nourrir ...

Ca fait tout juste un an que j'ai été opérée. Mon corps a eu du mal de reprendre son rythme. Il a fait un peu n'importe quoi pendant 5 mois mais ça va mieux.


Des conseils ?? Continuons de nous battre pour obtenir gain de cause. J'ai eu de la chance. Ce fut long mais non pas à cause de refus de médecin mais de sa santé. Sinon tout aurait été plus vite. Mais quand je lis que les médecins refusent ce droit aux femmes, ça m'indigne. Nous ne sommes toujours que bonnes à suivre le Diktat masculin. J'aimerai que cette mentalité évolue. Et pour toutes celles qui se lancent dans l'aventure réfléchissez bien !! Il ne faut pas le faire et demander une FIV 5 ans plus tard ... Il faut rester ferme sur ses positions. Et ne pas se laisser influencer par les gens qui nous entourent.



Merci pour son témoignage.

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